Peinture/Objet


            Il m'a paru au moment ou je me penchais sur mes murales, intéressant de travailler sur le rapport étroit qui existe entre les objets usuels et la manière dont on les appréhende. Cette parallèle aux murales s’est imposée assez naturellement ; d’un coté il y avait l’immatériel (avec les murales) et le matériel (avec cette étude). Toujours dans cette idée de trompe-l’oeil, j’ai voulu transposer mon travail se rapportant à l’espace sur celui de l’objet.
J'ai pu constater dans certaines natures mortes ou dans certains trompe-l’œil, l'extraordinaire vivacité de l'illusion. La représentation ne se limitait pas seulement dans l'exactitude de la réalisation mais aussi dans l’exaltation du désir tactile. Non pas celui de toucher la matière peinture mais de toucher pour croire, pour vérifier la véracité de ce que l’on a sous les yeux. 

Comme si l’objet représenté été un prétexte à appréhender les choses qui nous environnent. Dans cette figuration, la réalité montrée est au delà de la simple illusion, elle nous montre à quel point les sens sont relatifs mais surtout à quel point nous avons besoin de tous nos sens pour créer une vérité. La peinture serait ainsi un instant en dehors du temps où est montré l’apex  d’une conscience de soi dans le réel. L’image de cet objet vers un autre cristallise cette vision et exalte les sens. Ainsi sa représentation nous transporte dans un imaginaire fantasmé (cela est éminemment paradoxal et donc éminemment humain). Bien que cela soit évidant dans les natures mortes, Je peux facilement greffer cela sur certaines peintures de paysages où l’espace est une projection de textures, de couleurs et de formes dans lesquelles on souhaiterait se mouvoir. C’est de cette idée d’appréhender les réalités de les intégrer et de les restituer qu’est né mon travail sur les peinture/objet
Cette relation que l’on a avec l’espace et les éléments qu’il contient m’a conduit à considérer de manière générale la façon dont on perçoit les choses et plus particulièrement, comment les objets prennent une dimension artistique. Comment ils viennent à exister en dehors de leurs fonctions tout en mettant en valeur leur fonction. Là encore il s’agit de tromper l’œil mais dans ce cas  l’illusion est purement fonctionnel ; comment rapprocher l’utilité d’une œuvre et celle d’un radiateur par exemple ?
Il me paraissait important de mettre en exergue la frontalité qu’il y a entre nous et ces objets. Bien loin de leur simple utilité, ils ont un corps  auquel on se confronte quotidiennement ce qui génère des zones de tensions et d’affections et redéfinit l’espace dans lequel cette relation s’opère. D’une certaine manière, ces peinture/objet sont des natures mortes auxquelles s’est ajoutées une troisième dimension.



Peinture/Objet (radiateur)
Peinture/Objet (convecteur)

Peinture/Objet (convecteur)

Peinture/Objet (chauffe-plat)

Peinture/Objet (lit)

Peinture/Objet (tube)
Peinture/Objet (radiateur II)

Peinture/Objet (frigo)

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